Originellement sorti en 2015 sur Nintendo Wii U au Japon avant d’arriver chez nous en 2016 sur cette même console, le titre issu de la collaboration entre les studios Atlus et Intelligent Systems arrivait alors sur une console sur le déclin. En effet, bien que la console de Nintendo d’alors n’ait pas réussi à conquérir le cœur du grand public, cela n’a pas empêché les deux studios japonais de s’unir pour un cross-over entre deux de leurs licences phares.
C’est en effet à la surprise générale que les deux studios susnommés annoncent une collaboration dans la conception d’un J-RPG qui regrouperait les inspirations de Shin Megami Tensei et de Fire Emblem.
Voilà que 4 ans plus tard, alors que les grosses licences de la Nintendo Switch enchaînent les retards, les portages Wii U fleurissent à gogo sur la console hybride et vous l’aurez compris, celui qui nous intéresse aujourd’hui est l’adaptation de Tokyo Mirage Sessions #FE Encore.
Allergiques aux couleurs flashy, aux costumes exubérants, aux coupes de cheveux improbables, aux adolescentes kawaii, aux chansons de J-pop catchy et entêtantes, accrochez-vous car ce n’est que le début !
Le Japon oui, mais celui d’aujourd’hui !
Le titre ouvre donc sur un animé débordant de j-pop vous présentant le tokyo moderne où se déroulera l’aventure.
Vous mettant dans la peau d’un jeune adolescent du nom de Itsuki, vous rejoignez une amie à un casting d’Idol (terme anglais utilisé au Japon pour désigner des jeunes gens qui pratiquent le chant, la danse, ou toute autre activité artistique dans des thématiques populaires).
Mais bien entendu, tout ne va pas se dérouler comme prévu et vous vous retrouverez bien vite à affronter des spectres cherchant à absorber l’énergie vitale (appelée Performa) dont débordent les Idols pour le compte d’une société secrète qui lutte contre ces monstres.
Je ne vous en dirai pas plus sur le scénario mais sachez qu’il ne brille pas par sa profondeur, ni sa complexité.
Vous l’aurez compris, le titre se déroule donc dans un univers pour le moins original et c’est là l’un de ses points forts.
Proche de ce que peut proposer la saga des Shin Megami Tensei et plus précisément sa déclinaison Persona, vous aurez donc à faire à toute une bande d’adolescents dans un univers « réaliste » qui se veut proche du Japon actuel avec ses codes artistiques.
L’originalité de l’univers sera également un point faible du titre. En effet, les cris suraigus des adolescentes qui s’expriment ou l’ambiance pop pourra rebuter un grand nombre de réfractaires au genre !
Je tiens vraiment à préciser que tous les clichés du genre y passeront lors de l’aventure – de même que les dialogues, volontairement cul-cul. Mais si vous êtes capable de passer outre ou si le genre vous plaît, attendez de voir la suite.
Maintenant que vous voilà dans le bain, la première bonne nouvelle pour celles et ceux qui ont connus le titre d’origine est que ce dernier est désormais presque intégralement traduit en français, contrairement à la version Wii U qui était arrivée chez nous dans la langue de Shakespeare.
Je dis presque car de nombreux éléments n’ont étrangement pas été traduits comme certaines options et/ou éléments des menus.
Un choix étrange qui surprend mais qui ne vous dérangera plus au bout de plusieurs heures.
Être à la pointe de la mode sans être le plus beau
La seconde surprise par rapport à la version originale du titre vient des graphismes. Si ces derniers sont loin d’exploiter pleinement la petite dernière de Nintendo, le rendu est lisse et parfaitement fluide.
Heureusement me direz-vous, le titre de base n’ayant pas brillé par sa beauté à l’époque, là le titre accuse une réalisation graphique datée. Mais il est bon de souligner que l’image reste agréable à l’œil que ce soit en mode portable ou docké, même si l’affichage télé marque plus l’âge du titre avec un peu de scintillement.
Graphiquement parlant, le titre parvient à dégager un style qui lui est propre avec un design original. Vous aurez ainsi l’impression de vous balader au sein d’un manga tout du long de l’aventure.
Vous retrouverez donc des adolescents à la pointe de la mode qui se changeront en guerriers des plus stylisés dans des designs très marqués par les RPG japonais de ces dernières décennies.
Si les ennemis ne font pas toujours dans l’originalité, on remarque que le titre conserve une patte marquée tout du long.
Cerise sur le gâteau, les chargements affreusement longuet de l’époque ont disparu, améliorant la fluidité du gameplay.
Range ton jean et sort ton armure, on a du pain sur la planche !
Dès vos premiers combats, vous comprendrez que nous ne sommes pas face à un simple système au tour par tour.
En effet, passé les premiers affrontements faisant office de tutoriels, le gameplay va se révéler plus profond qu’il n’en a l’air. Et nous voilà devant un des plus gros points forts de ce Tokyo Mirage Sessions #FE Encore !
Car que vous soyez charmé ou non par l’univers du titre, force est de reconnaître que côté combats, le jeu s’en sort bien, très bien même.
C’est ici que nous retrouverons l’ajout majeur de la saga Fire Emblem au titre avec un système d’armes proche du triptyque pierre-feuille-ciseaux. Mais ce n’est pas tout, jouant sur les éléments vous aurez à jongler entre différents types de magies et d’attaque pour pouvoir infliger des dégâts à vos adversaires.
Clou du spectacle, vous comprendrez bien vite que le coeur de ce gameplay repose dans les enchaînements.
En effet en attaquant avec certaines actions particulières et selon les personnages de votre équipe, vous pourrez déclencher des combos ravageurs et gratifiants. Si ces derniers sont agrémentés de petites scénettes, vous pourrez heureusement les couper afin d’accélérer le rythme des combats. Et cet option se révélera plaisante car les combats (nombreux) sont au coeur du jeu.
Les ennemis sont visibles en dehors des combats et vous pourrez leur asséner un coup d’épée afin, au choix, de les esquiver ou de les attaquer avec une chance d’avoir l’initiative de l’affrontement.
Avec ses optimisations à gogo, son levelling de stats des personnages et sa dynamique, le système de combat justifie à lui seul la fièvre procurée par le titre lors de ses nombreuses heures de jeu.
Car si la trame principale se veut convenue, les quêtes secondaires, en bonne quantité, vienne gonfler une belle durée de vie.
Il est d’ailleurs difficile d’évaluer combien de temps Tokyo Mirage Sessions #FE Encore vous occupera. Car si vous vous contentez de la trentaine d’heures nécessaire à l’aventure principale, vous passerez à côté de beaucoup de choses.
À noter que les donjons se feront de plus en plus labyrinthiques au fil de l’aventure, offrant un côté puzzle/exploration absent au début.
Il est important de signaler qu’un New Game + est disponible.
Option se faisant de plus en plus rare dans les RPG, cette dernière vous permettra de recommencer l’aventure une fois finie mais en conservant certains éléments. Vous pourrez ainsi revivre le jeu mais en affrontant des ennemis plus coriaces, en choisissant de conserver certains éléments débloqués lors de votre première partie ou non,…
Monte le son, tu vas finir par chanter de toutes façons
Comme vous l’avez déjà compris, en accord avec l’univers, le jeu est composé en très grande partie pour sa partie sonore de titres de j-pop très catchy. Vous aurez à l’occasion également un peu de j-rock mais globalement vous serez face à des titres très pop et acidulés – du genre à bien rentrer dans la tête et à faire fredonner les plus réfractaires au bout de quelques heures.
Pour ma part je n’ai pas été séduit par le genre mais il faut reconnaître que les compositions sont nombreuses et de qualité.
Toujours dans cette optique très axée japon/animé, les doublages sont intégralement en japonais, ce qui renforcera encore l’atmosphère du titre.
Ainsi, si vous vous laissez imprégner de l’aura particulière du titre et si vous êtes friand de J-RPG, nul doute que vous passerez un excellent moment, d’ailleurs renforcé par un New Game + qui augmente très fortement la durée de vie du titre.
Mais force est de constater que le titre ne manque pas de défauts et je ne saurais que trop conseiller aux moins friands de culture japonaise moderne de réfléchir à deux fois avant d’acheter.
En revanche, si vous connaissez tous les membres d’Ami Ami Idol, que vous rêvez d’être une pop-star prête à combattre dans le monde des esprits pour sauver l’humanité, et que vous êtes prêt à faire fi des défauts du titre vous tenez là une pépite qui vous tiendra en haleine pendant de nombreuses heures.