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Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch

SYBERIA TRILOGY, c’est dans les vieux pots…

Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch

Je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans… bref, vous connaissez la chanson, mais nous ne sommes pas là pour parler de Charles Aznavour ! Non, parlons plutôt d’un genre connu principalement des plus âgés d’entre nous, le point’n click.

Si le genre a connu son âge d’or à l’avènement des micro ordinateurs (et principalement avec l’arrivée de la souris) dans les années 80, il a su se renouveler, adopter de nouvelles formes tout en gardant son essence : l’exploration et la résolution d’énigmes.
Les ténors du genre se nomment Maniac Mansion, Leisure suit Larry, Monkey Island ou encore Les Chevaliers de Baphomet.

Si aucun de ces titres ne vous parle (arrêtez tout et débrouillez-vous pour y jouer) il s’agit, pour faire simple, de jeux d’aventure où le joueur sera confronté à toute une série d’énigmes pour pouvoir faire avancer l’histoire. Ne comportant généralement que très peu d’action, le genre vous proposera bien souvent de simplement pointer et cliquer des éléments dans des décors.

Si le point’n click a connu une certaine traversée du désert dans les années 90, notamment à cause du renouveau du jeu d’aventure dût à l’arrivée de la 3D, le genre a su revenir sur le devant de la scène avec des sagas comme Runaway, des perles indépendantes comme Machinarium ou bien avec la série qui nous importe aujourd’hui, SYBERIA !

Après avoir été rééditée épisode par épisode, la série réalisée par les français de Microïds nous revient aujourd’hui sur Nintendo Switch sous la forme d’une compilation réunissant les trois titres de la saga.

 

J’ai rêvé d’automates, de mammouths et de terres enneigées

La saga Syberia prend naissance en 2002 avec la sortie du premier opus, vous mettant aux commandes de Kate Walker, une avocate d’affaire américaine envoyée en France afin de mener les négociations pour le rachat d’une usine d’automates.
Arrivée sur place, vous vous doutez bien que les choses ne vont pas être aussi simples qu’elles n’y paraissent.

Pour tout le test, j’ai fait le choix de simplement effleurer le scénario car, trilogie oblige, de nombreux points de l’histoire vous auraient été dévoilés, gâchant irrémédiablement le plaisir de découvrir les aventures qui vous attendent.
Parmi les bons points de cette série, le scénario et l’ambiance pointent en tête. Que ce soit les personnages rencontrés, l’évolution de la personnalité de Kate ou l’univers au sein duquel vous allez évoluer, tout prête à rêver.

Conçu par Benoît Sokal (Les Enquêtes de l’inspecteur Canardo, Paradise, Kraa,…), dessinateur de bande dessinée qui n’en n’est pas à son coup d’essai ayant déjà occupé le poste de concepteur en 1999 sur L’Amerzone : Le Testament de l’explorateur, autre titre en point’n click. L’homme nous livre ici une vision d’un voyage dans des terres oubliées d’Europe de l’est.

Si il est compliqué de décrire l’univers sans vous révéler une partie de l’intrigue, sachez que Mr Sokal a développé un univers riche, très riche – empruntant aussi bien au courant steampunk de par ses automates et ses machines rétro-futuristes à vapeur, qu’à une ambiance onirique, froide mais magique, propre aux pays de l’est de l’Europe, vous lançant à la recherche des derniers mammouths jusque dans les grandes terres du nord.

Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch

Les deux premiers opus forment en réalité un ensemble, le second épisode (datant lui de 2004) commençant exactement là où se termine le premier, comme s’ils avaient été pensés comme un duo inséparable – le premier offrant une fin « inachevée ».
D’ailleurs si d’aventure vous ne vouliez pas faire un épisode, ils comportent tous un résumé de l’épisode précédent, permettant de revoir les points clés. Je déconseille tout de même de ne pas « sauter » d’épisode tant l’ambiance, forte et presque palpable, se révèle être un élément à part entière de l’expérience Syberia.

Quant au troisième épisode, il s’agit pour le coup d’une « véritable » suite, sortie des années plus tard (en 2017) apportant de nouveaux éléments.
Non dénué de qualités, le scénario de ce troisième opus, bien qu’excellent, se montrera moins attachant que celui des deux premiers. Mais ne vous y méprenez pas, sa trame et son ambiance font mouche et se montrent bien supérieures à beaucoup de titres concurrents.
Notez que Syberia 3 sur Switch inclut le DLC qui permet au joueur d’incarner Oscar le robot, allongeant un peu plus l’aventure déjà riche et longue.

Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch

 

Kate moche… et alors ?

Autant ne pas y aller par quatre chemins, les deux premières aventures de Kate Walker ont énormément vieillies. Les titres datant respectivement de 2002 et 2004, nous sommes face à un portage brut. Si à l’époque les décors flattaient la rétine, ils paraissent aujourd’hui ternes et figés.

Un autre point négatif tient au fait que ces titres sont proposés en format 4/3 d’époque, comportant de larges bandes noires de chaque côté de l’écran.
À ce sujet, le jeu en mode docké s’en sort mieux que le mode portable. Un mode 16/9ème est proposé mais il est à proscrire car il se content d’étirer l’image, provoquant un étirement désagréable et gâchant le travail du concepteur et dessinateur Benoît Sokal.

Le troisième opus s’en sort bien mieux sur ce point, étant sorti quant à lui en 2017.
L’affichage propose une belle résolution de 1080p en mode TV et 720p en mode portable. En revanche, si le design fait toujours mouche et que les textures sont agréables, force est de constater que la synchro labiale est des plus étrange et mécanique, enlevant du charme aux dialogues.

Le bilan graphique est peut être très éloigné des triples A modernes, la direction artistique sauve les meubles grâce à son charme.

Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch

 

Tu cliques ou tu pointes ?

Les deux premiers titres proposent de nombreuses configurations en terme de jouabilité.
Vous aurez pas moins de six configurations différentes où vous pourrez au choix : jouer 100 % en tactile, jouer en mode portable, jouer à la manette, jouer avec le joy-con droit uniquement, jouer avec le joy-con gauche uniquement et enfin, jouer avec un joy-con dans chaque main.
Sur ce point, le confort est de mise et chaque configuration trouvera preneur. Il est bon de noter que le mode tactile offre une petite aide en indiquant les zones « cliquables ».

Le troisième opus est un poil moins heureux. Ici, exit le point’n click des deux premiers volets et place à un déplacement direct du personnage mais aussi et surtout la gestion à la manette de la caméra. Si le résultat paraîtra moins vieillot, les problèmes de caméra sont malheureusement nombreux et peuvent nuire au plaisir de jeu.

Ce troisième volet a également la particularité de proposer deux modes de jeu distincts : un mode « voyage » qui vous inondera d’indice, vous permettant de profiter de l’aventure sans trop user de vos capacités de réflexion et un mode « aventure » se voulant plus proche de la logique d’un point’n click classique.

Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch

 

Inon Zur ce génie

Parmi tous les points positifs de cette saga, si il y en a un à retenir, il s’agit sans conteste de l’ambiance sonore.
Si le premier titre de la saga a vu sa musique écrite par Nicholas Varley, Dimitri Bodiansky et Inon Zur, ce dernier sera seul aux commandes pour les deux épisodes suivants.

Ayant travaillé avec des orchestres de renom tels que le London Symphony Orchestra, l’Academy of St Martin-in-the-Fields, le Philharmonia Orchestra ou encore l’Orchestre symphonique de Seattle pour ne citer qu’eux, Inon Zur, habitué à composer pour le jeu vidéo, nous livre ici un travail sublime.

Que ce soit l’ambiance de chaque lieu, le souffle du vent, le craquement du feu,… l’ambiance sonore est des plus soignée et profite de titres minimalistes mais enchanteurs qui vous porteront tout au long de vos aventures.
Pour ma part, il m’arrive encore régulièrement de réécouter certaines pistes à l’occasion, la bande originale de chaque titre méritant leur place sur votre étagère à cd.

Enfin, pour conclure la partie sonore des titres, les doublages, même s’ils ne sonnent pas toujours justes, n’entament en rien la qualité d’écriture du titre.

Condition du test : Les captures d’écran sont issues de différents press-kit officiels. Le test a été réalisé à la fois sur grand écran et en mode portable/chill/tactile sur Nintendo Switch à partir d’une version gracieusement fournie par Microids. Et maintenant plus que jamais, je le sais, les mammouths existent toujours quelque part.
Test de la trilogie Syberia réalisé sur Nintendo Switch
SYBERIA TRILOGY, c’est dans les vieux pots…
Verdict
Autant être honnête, cette trilogie de la saga Syberia fait partie des titres qui divisent. En effet, si l’ambiance ne vous touche pas et surtout, si vous êtes insensible à la poésie du calme d’un jeu d’aventure « à l’ancienne » qui se veut lent, calme et méticuleux, vous pouvez passer votre chemin! Et j’insiste sur ce point, Syberia fait parti de ces titres d’un genre disparu.

Nous somme ici à des années lumières des jeux d’aventures modernes, gonflés aux graphismes en HD et bourrés d’actions, aux moments de bravoures et de mise en scène hollywoodienne. Ici, nous somme face à un mammouth ressuscité du jeu d’aventure d’antan, majestueux mais lourd, lent, et appartenant à une époque révolue où nous pouvions passer énormément de temps ébahis devant des décors vides mais beaux et chargés d’imaginaires.

Mais si vous êtes sensible à ses charmes, si vous êtes prêt à vous plonger dans cette aventure comme on se plonge dans un bon vieux livre d’histoires, si les graphismes des deux premiers opus ne vous dérangent pas, si les décors parfois vides n’ont pas raisons de vous alors nul doute que vous allez vous embarquer dans une aventure qui vous marquera pour longtemps et dont vous ne ressortirez pas indemne.

Pour terminer sur une dernière note positive, si pris à part, les prix des épisodes sur Nintendo Switch avaient beaucoup de mal à se justifier, cette trilogie mérite amplement son prix (trouvable à une trentaine d’euros).
Les plus
Le design des personnages et des décors
Les personnes rencontrés
L’ambiance sonore et la musique
La durée de vie de chaque titre, longue pour le genre
Le scénario onirique
Les moins
Les graphismes des deux premiers titres, complètement datés
La jouabilité du troisième épisode
Un genre vieillissant qui ne plaira pas au grand public.
4

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